En plongeant les individus dans des environnements extrêmes, les stages d’aguerrissement confrontent, par le biais de la simulation, les élèves officiers à leurs limites. Le but de cette formation professionnelle n'est pas tant de protéger les individus contre l'apparition de certains dangers, ni de s'assurer qu'ils respectent les normes de sécurité établies, que de les former à préserver leurs dispositions à agir dans des environnements dégradés et hostiles. Il s'agit de les préparer aux théâtres d'opérations où ils devront faire face à des dangers et des dangers, où le succès de la mission et la survie du groupe peuvent dépendre de leur capacité à agir aux limites de leurs capacités.Le but de cette formation est donc de faire vivre à ces élèves officiers des situations simulées de sur-stress physique, émotionnel et psychologique, présentant des similitudes avec leur future vie professionnelle. Ici, alors que tout interrompt et perturbe les individus dans ce qu'ils ont à faire, l'enjeu pour les stagiaires est de découvrir les moyens par lesquels ils peuvent, non seulement assurer une continuité dans leur action, mais aussi préserver les ressources individuelles et collectives nécessaires à l'accomplissement de leurs missions.Cet entraînement au combat offre l'opportunité d'observer une modalité de simulation unique : celle qui ne repose pas tant sur des simulateurs que sur l'enchaînement de situations simulées situées dans des environnements naturels dangereux.Afin de mieux comprendre comment, au sein d'un tel dispositif de simulation, les élèves officiers expérimentent leur capacité à maintenir les dispositions des individus à agir, nous avons analysé les modes d'engagement des stagiaires dans leurs apprentissages à commander dans des environnements aversifs.Les résultats montrent qu'à côté des formes d'engagement exécutoires et exploratoires bien connues, un mode d'engagement "conservatoire" apparaît, dont le but est de préserver les conditions de pérennisation de l'action et des capacités de chaque élève-officier.