Recourir aux situations de travail comme moyen de formation : entre intentions et réalisations - Le cas d'enseignants chercheurs d'une école d'ingénieur
Résumé
Les écoles d’ingénieur sont de plus en plus incitées à proposer une offre de formation parla voie de l’apprentissage. Cette injonction vient questionner la professionnalité desenseignants-chercheurs dans son rapport, notamment, au monde du travail et aux situationsprofessionnelles. L’importance accordée au vécu professionnel, à des démarchespédagogiques davantage inductives dans les formations par alternance vient effectivementdéstabiliser le modèle d’enseignement transmissif dominant dans l’enseignement supérieur.Dans cet écrit, nous interrogeons ce rapport particulier des EC au travail et leur façon des’emparer du potentiel des situations de travail comme moyen de formation (Mayen, 2007 ;Savoyant, 1996 ; Geay et Sallaberry, 1999 ; Veillard, 2017). Comment les EC enseignent-ils,envisagent-ils d’enseigner dans les formations par apprentissage ? Quels recours, quelsusages font-ils, projettent-ils de faire de l’expérience vécue en situation de travail par lesétudiants ? Quelle part de l’environnement s’avère être un frein ou au contraire une ressourcedans cette nouvelle conceptualisation de leur tâche ? Pour instruire ces questions, nousprenons appui sur le contenu des échanges entre différents EC lors de séances de formationpréparatoires à l’ouverture d’une formation par apprentissage dans une école d’ingénieursfrançaise. En nous inscrivant dans une démarche d’analyse de l’activité telle qu’elle estpratiquée en didactique professionnelle (Pastré, Mayen, Vergnaud, 2006), ces propos –premiers accès à une activité déclarée- ont été enregistrés, retranscrits puis analysés dans cecadre.