La mise en œuvre des réformes n’est souvent regardée que comme application, sous l’angle de la conformité, sans considérer vraiment les richesses d’inventions, de créations ordinaires. Contrairement à ce qui se dit parfois, les professionnels ne sont pas résistants au changement, ils veulent être acteurs et auteurs de leurs contributions à ces améliorations, en puisant dans leurs expériences. Dès qu’ils en ont la possibilité, ils explorent des zones laissées dans l’ombre dans la mesure où ils estiment que cela pourrait constituer des opportunités pour expérimenter de possibles améliorations. Il y a alors des traductions, des expérimentations, des expériences redécouvertes, des ajustements progressifs et des débats sur les qualités des produits visés et réalisés dans le travail. C’est précisément ce que les chercheurs ont rencontré dans le travail ordinaire des professionnels avec qui ils ont partagé cette intervention-recherche d’une durée de trois ans. Après une présentation de l’intervention-recherche et de son déroulement dans quatre établissements et avec un groupe de directeurs-adjoints, le rapport de recherche focalise sur trois domaines : Les dispositifs d’AP et leur élaboration ; Le potentiel d’apprentissages des dispositifs d’AP pour les élèves ; Le travail collectif dans la mise en œuvre de l’accompagnement personnalisé (à l’orientation). La synthèse permet de mettre en lumière les processus d’appropriation de la réforme observés et leurs effets sur la dynamique des rapports entre activité des acteurs et institution. En conclusion, les auteurs ouvrent quelques pistes de réflexion à propos des contenus, modalités et conditions de la mise en œuvre et de l’appropriation d’une réforme éducative par les acteurs.